À propos des tsars, et plus particulièrement de l’Église orthodoxe, il faut rappeler que pendant très longtemps, la fête de Pâques a dépassé en importance la fête de Noël dans la hiérarchie des fêtes chrétiennes qui jalonnent l’année liturgique. D’ailleurs – et parmi bien d’autres choses – la fixation d’une date pour la fête de Pâques alimenta la concurrence que se faisaient le pape et le patriarche de Constantinople dans leur course à l’hégémonie. Si bien qu’en 1054, elle fut l’un des prétextes du grand schisme qui sépara l’Église d’Orient de l’Église d’Occident. Hélas ! Les athées n’ont pas toujours été les seuls à fêter Pâques en oubliant le véritable sens de cette belle fête chrétienne.
En fait, la Pâques des chrétiens correspond à la Pâque juive ou « Pessah », un mot hébreu signifiant « passer à travers »… Cette fête juive commémore donc le « passage de la mer rouge » qui permit au peuple hébreu d’échapper, de façon miraculeuse et définitive, à l’esclavage qu’il subissait en Égypte pour commencer une vie d’hommes libres. Pour les chrétiens, la fête de Pâques rappelle que Jésus est « passé à travers » la mort pour les arracher à l’esclavage du péché… Le péché étant cet orgueil suicidaire qui pousse l’homme à vouloir se passer de Dieu. La résurrection de Jésus marque donc sa victoire définitive sur la mort : néfaste conséquence d’une humanité qui, en voulant se passer de Dieu, s’était coupée de « l’arbre de vie ». La fête de Pâques, est donc une invitation à s’approprier cette victoire en plaçant sa confiance dans l’efficacité de la mort et de la résurrection de Jésus, pour entrer avec lui dans une nouvelle dimension de vie.
Parlant de ces choses avec un théologien de son époque, Jésus lui disait : Nicodème, il te faut naître de nouveau, sinon tu ne pourras voir le royaume de Dieu ! – Mais comment est-ce possible ? lui répondit Nicodème : Moi qui suis vieux, je ne peux entrer dans le sein de ma mère pour naître une nouvelle fois… Alors Jésus a dû lui expliquer : Nicodème ! Ce qui est né de la chair est chair, mais ce qui naît de l’Esprit est esprit ! (Cf. Évangile de Jean, ch. 3) Cette deuxième naissance – cette « résurrection » ! – est donc de nature spirituelle et – bonne nouvelle ! – elle est accessible à tout être humain qui désire sincèrement l’expérimenter. Elle nous fait entrer dans une nouvelle dimension : celle de réalités spirituelles jusque là ignorées, celle d’une relation retrouvée avec Dieu. Celui qui reconnaît son indignité par rapport à Dieu et accepte que c’est pour lui que Jésus est mort et ressuscité : celui-là se place au bénéfice de la grâce de Dieu et reçoit son pardon. Cette démarche toute simple suffit à nous unir à Jésus pour « passer à travers » le mur qui nous séparait de Dieu, pour nous faire connaître l’amour infini de notre Père céleste.
Mais, « quid » de l’œuf de Pâques dans tout cela ?… Hé bien ! Justement… Ce n’est pas par hasard si l’œuf est devenu le symbole de la résurrection, et si l’on préfère de la vie « avant » et de la vie « après »… De même que le poussin mène une partie de sa vie prisonnier de l’œuf, puis commence une nouvelle vie au sortir de l’œuf, nous sommes également appelés à nous libérer de cette coquille qui nous enferme loin de Dieu, pour connaître la vie de liberté à laquelle Dieu nous appelle en Jésus-Christ, mort et ressuscité pour nous… Alors, qu’attends-tu ?… Casse ta coquille !
Et puis… Engage-toi auprès des amis de la CMM qui colportent cette Bonne Nouvelle de maison en maison !
Roger Lefebvre
Membre du conseil de la CMM